Adélie, Almara, Chahen, Élise, Ethan, Hugo, Miréla, sont élèves du Conservatoire de Fribourg. Ils forment la « Jeune chronique » et nous livrent ci-dessous quelques impressions du Concours.
Nous trouvons d’ailleurs leur talent assez incroyable pour leur âge et la plupart étaient très contents d’être là pour ce premier « grand » concours comme l’a souligné Hubert, interviewé après sa prestation dont il était très fier car « j’ai mieux joué qu’à l’entraînement ». C’est d’ailleurs ce que Léa confirme elle aussi « j’étais stressée avant de jouer mais maintenant, je suis contente et fière de moi ». Ce que nous avons beaucoup aimé et aimons est que la musique est un langage universel, tout le monde peut, s’il en a envie en jouer et s’exprimer à travers la musique. Nous terminerons par mettre en avant l’importance, dans un concours de toucher le jury, que l’on puisse s’imaginer des couleurs et qu’il y ait des contrastes. Le piano est une sorte de poésie !
Comment as-tu trouvé le concours ?
- Je m’attendais pas à être aussi bien accueilli ! Là par exemple, on a eu le temps pour la préparation : d’habitude, on nous laisse plutôt 15 minutes, là on en a eu 40. C’était une magnifique salle, un magnifique piano…
- C’était très bien organisé, très bien géré. Peut-être que je le referais un jour !
J’ai fortement apprécié la manière avec laquelle la scène était décorée ; elle mettait en valeur l’artiste et le piano sur lequel il interprétait. J’ai aussi aimé la diversité du répertoire des candidats. Les pièces étaient soigneusement choisies et montraient avec justesse leurs capacités. Cependant, j’ai trouvé certains participants très stressés ce qui a eu une certaine influence sur leurs interprétations.
Le candidat dont j’ai le plus apprécié les œuvres est un Italien du nom de Nicolo Giglio. Son répertoire était très diversifié. Il y avait du Chopin, Debussy, Mozart et bien entendu du Montgeroult. Son toucher était très délicat et il y avait une grande fluidité. Ce qui m’a le plus plu ce sont les nuances, que j’ai trouvées créatives.
La grande richesse de cet évènement, au-delà de la qualité musicale proposée, réside dans l’hétérogénéité des candidates et candidats. En effet, rares sont les concours en Suisse qui réunissent des pianistes amateurs et de futur·e·s solistes. Alors que des participant·e·s, virtuoses, avaient fait le déplacement depuis la France, la Belgique et même les États-Unis, d’autres venaient du canton et pratiquaient le piano comme hobby durant leur temps libre. Cette mixité n’empiétait en rien sur l’excellence du concours, bien au contraire : chacun·e a proposé un programme d’un niveau différent mais auquel il ou elle s’est tenu·e, et c’est en cela que tous·tes ont réussi leur concours. C’était un défi pour beaucoup de jeunes talents amateurs et l’occasion unique d’acquérir de nouvelles compétences et de relever un défi personnel.
Pour Matteo Tucci, vainqueur du prix de la meilleure interprétation de l’étude imposée (étude no. 111 en Sol m), revenu pour l’occasion des États-Unis où il étudie depuis peu l’informatique, le concours Hélène de Montgeroult était l’occasion de découvrir une compositrice dont il n’avait jusqu’alors jamais entendu parler. « J’ai pris un immense plaisir à chercher le caractère que je voulais donner à cette étude. Selon moi, sa grande finesse réside dans son côté haletant qui laisse place à une grande liberté de variation de tempo. » « J’aimerais bien apprendre d’autres études de Montgeroult et j’aurais beaucoup de plaisir à participer à nouveau au concours dans 2 ans. »
Gabriel Berrebi est doué d’une très grande maîtrise instrumentale. Il a parfaitement compris l’esprit des pièces interprétées, ce qui a donné lieu à des morceaux très vivants et expressifs, en particulier l’Étude d’Hélène de Montgeroult. L’Isle joyeuse de Claude Debussy m’a particulièrement plu grâce à l’engagement du pianiste et à sa grande palette de nuances.